07/04/2025

58e session du CDH : principaux points forts

Lors de la 58e session du Conseil des droits de l'homme, les rapports de l'Examen périodique universel (EPU), appelés point 6, ont été examinés et adoptés.

Les rapports de la Norvège, de l'Albanie, de la République démocratique du Congo, de la Côte d'Ivoire, du Portugal, du Bhoutan, de la Dominique, de la République populaire démocratique de Corée, du Brunei Darussalam, du Costa Rica, de la Guinée équatoriale, de l'Éthiopie et du Qatar ont été examinés et adoptés. En raison de l'absence du Nicaragua à la séance d'adoption, son rapport n'a pas encore été adopté et sera examiné à une date ultérieure. Au cours de cette session, les États membres des Nations unies ont formulé un total de 3 712 recommandations. Parmi celles-ci, 2 575 ont été acceptées (69 %), 79 ont été partiellement acceptées (2 %) et 779 ont été notées (21 %).

Le plus grand nombre de recommandations a été reçu par l'Éthiopie (316), le Qatar (317) et le Nicaragua (279). En termes de taux d'acceptation, les pays en tête sont l'Albanie (94 %), le Portugal (90 %) et la Côte d'Ivoire (83 %).

Le débat au titre du point 6 a permis aux États de réaffirmer leur engagement en faveur du processus de l'EPU et d'engager un dialogue constructif avec les parties prenantes concernées. Les États examinés ont mis en avant les progrès qu'ils ont accomplis sur plusieurs questions clés relatives aux droits de l'homme, notamment la protection des groupes vulnérables, la lutte contre la discrimination, l'efficacité des mécanismes nationaux de protection des droits de l'homme et les progrès en matière d'environnement.

En outre, les États ont saisi l'occasion pour partager leurs bonnes pratiques et leurs principales réalisations en matière de promotion des droits de l'homme.

United Nations flag

Pour un aperçu détaillé des faits marquants de chaque pays, veuillez consulter les informations ci-dessous :

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Norway flag
Norvège

La Norvège a accepté 184 des 285 recommandations, en a noté 81 et en a soutenu partiellement 20. Parmi les points forts du pays, on peut citer l'accent continu mis sur l'égalité des sexes, le renforcement de la protection des droits des personnes LGBTI+ et la promotion des droits des peuples autochtones, en particulier du peuple Sami. La Norvège a également fait des progrès dans la lutte contre la violence sexiste, avec un renforcement des lois et des systèmes de soutien aux victimes. Le pays a maintenu son engagement en faveur de l'action climatique, visant des émissions nettes nulles d'ici 2050, et a donné la priorité à des procédures d'asile équitables et à la protection des réfugiés.

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Albania flag
Albanie

L'Albanie a accepté 239 des 253 recommandations, a noté 14. Parmi les points forts, on peut citer les efforts déployés pour aligner les lois nationales sur les normes internationales en matière de droits de l'homme, comme la ratification des protocoles facultatifs se rapportant au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et à la Convention relative aux droits des personnes handicapées. L'Albanie a également renforcé les mesures de lutte contre la corruption, fait progresser l'égalité des sexes (notamment en érigeant le féminicide en infraction pénale) et s'est attachée à améliorer les droits des minorités, notamment des Roms, des personnes LGBTI+ et des personnes handicapées.

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CI flag
Côte d’Ivoire

La Côte d'Ivoire a accepté 226 des 273 recommandations, en a noté 37 et en a partiellement accepté 10. Parmi les points forts, on peut citer les engagements pris pour renforcer les cadres juridiques et institutionnels en matière de droits de l'homme, d'égalité des sexes, de conditions carcérales, d'efficacité judiciaire et de démocratie. Le pays a exclu la présomption de consentement dans la définition du viol conjugal et ratifié des traités internationaux tels que le Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Le gouvernement intègre les recommandations acceptées dans un plan national révisé des droits de l'homme et assure un suivi et des rapports réguliers.

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DRC flag
République démocratique du Congo

La République démocratique du Congo a accepté 235 des 284 recommandations et en a noté 49. Parmi les points forts, on peut citer les efforts déployés pour aligner les lois nationales sur les normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment par la ratification de traités clés et le renforcement de la protection juridique des groupes vulnérables. Le pays s'est concentré sur le renforcement de l'indépendance de la justice, la lutte contre la violence sexiste et l'amélioration des conditions de détention. Des réformes ont également été engagées pour protéger la liberté de la presse et promouvoir les droits économiques et sociaux.

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Portugal flag
Portugal

Le Portugal a accepté 252 des 281 recommandations, en a accepté 11 en partie et en a noté 18. Parmi les points forts, citons le renforcement des protections contre la violence domestique et sexiste, le relèvement de l'âge minimum du mariage à 18 ans et l'adoption du cinquième plan d'action national de lutte contre la traite des êtres humains (2025-2027). Le Portugal a également accordé la priorité au droit au logement, en lançant des mesures d'urgence pour faire face à la crise et en renforçant la protection des travailleurs migrants, bien qu'il n'ait pas été en mesure de ratifier la Convention des Nations unies sur les travailleurs migrants. Les efforts de lutte contre la discrimination raciale ont été renforcés, de même que les mesures visant à accroître la responsabilité des forces de l'ordre, notamment par l'introduction de caméras corporelles pour les forces de sécurité.

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Bhoutan flag
Bhoutan

Le Bhoutan a accepté 124 des 202 recommandations, en a accepté 11 en partie et en a noté 67. Le pays s'est concentré sur l'amélioration des droits de l'homme et du bien-être par le biais de divers programmes, notamment dans les domaines de l'éducation, de l'égalité des sexes et des soins de santé. Guidé par le Bonheur National Brut, le Bhoutan intègre les droits de l'homme dans tous ses objectifs de développement. Parmi les points forts, citons le Programme d'accélération de la santé maternelle et infantile, l'initiative « Un enfant - un ovule » et la Politique nationale de l'éducation. Le Bhoutan vise à ce que 30 % des femmes participent à la prise de décision d'ici 2029 et a introduit des mesures pour lutter contre la violence sexiste, promouvoir des lieux de travail inclusifs et renforcer le système de justice pour mineurs. Les efforts du pays pour lutter contre la corruption ont conduit à une augmentation de l'indice de perception de la corruption. Le Bhoutan s'efforce également d'améliorer l'accès à la propriété et l'inclusion des personnes handicapées et s'est engagé à ratifier les principaux traités relatifs aux droits de l'homme, notamment la Convention contre la torture.

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Commonwealth of Dominica
Dominique

La Dominique a accepté 109 des 163 recommandations et en a noté 54. Le pays s'est engagé à faire progresser les droits de l'homme par le biais d'initiatives en matière de durabilité environnementale, de réformes juridiques et de protection des groupes vulnérables. Parmi les principales mesures prises figurent l'adoption de projets de loi sur la famille, un projet de centrale géothermique de 10 MW pour une énergie 100 % renouvelable d'ici 2030, ainsi que des réformes législatives et électorales. La Dominique a également ratifié la Convention contre la torture (UNCAT) et souligne l'importance de la coopération internationale pour soutenir sa mise en œuvre, en particulier compte tenu des contraintes de ressources auxquelles sont confrontés les petits États insulaires en développement.

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North Korea
République populaire démocratique de Corée

La République populaire démocratique de Corée (RPDC) a accepté 143 des 294 recommandations, en a accepté 7 en partie et en a rejeté 144. Le pays a souligné son engagement à donner la priorité aux droits et aux intérêts de sa population, en mettant l'accent sur le développement rural, une éducation de qualité, la santé publique et le droit à l'alimentation. Les principaux efforts portent sur des politiques visant à réduire l'écart entre les zones urbaines et rurales, à améliorer les soins de santé et à accroître la production agricole. La RPDC a réaffirmé son rejet des recommandations à motivation politique et a souligné que les questions de souveraineté, telles que l'adhésion aux conventions internationales, relèvent des affaires intérieures.

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brunei flag
Brunei Darussalam

Le Brunéi Darussalam a approuvé 159 des 248 recommandations, en a approuvé 7 en partie et a pris note de 82 recommandations. Le pays a souligné son engagement envers les conventions internationales relatives aux droits de l'homme, en particulier celles concernant les personnes handicapées, les femmes et les enfants. Le Brunei a reconnu l'importance de la collaboration avec les partenaires régionaux et internationaux tout en veillant à ce que la mise en œuvre des recommandations soit conforme à son contexte, sa culture et ses croyances nationales. Certaines recommandations n'ont pas été pleinement soutenues en raison d'hypothèses inexactes ou de divergences avec les initiatives ou les calendriers actuels du Brunei. Le pays a exprimé son intention de continuer à faire progresser les droits de l'homme d'une manière conforme à ses valeurs et à son contexte.

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Flag of Costa Rica
Costa Rica

Le Costa Rica a reçu 299 recommandations, en a accepté 244, en a partiellement soutenu une et en a pris note de 54. La délégation a réaffirmé son ferme attachement au mécanisme de l'EPU, en soulignant son rôle dans l'amélioration des pratiques en matière de droits de l'homme par la réflexion, l'analyse et la coopération internationale. Le pays a souligné que le quatrième cycle constituait une occasion importante de réflexion interne et de renforcement des actions liées aux droits de l'homme. Le Costa Rica a exprimé sa gratitude pour les recommandations constructives reçues et son engagement continu à défendre tous les droits de l'homme dans le monde, en particulier ceux liés à la liberté d'expression, aux droits environnementaux, à l'abolition de la peine de mort et à l'égalité des sexes.

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equatorial guinea flag
Guinée Équatoriale

La Guinée équatoriale a accepté 163 des 218 recommandations et en a noté 55. Le pays s'est concentré sur la promotion des droits de l'homme à travers diverses initiatives, notamment dans les domaines de la réforme de la justice, de l'égalité des sexes et du développement de la police. Parmi les points forts, on peut citer l'abolition de la peine de mort grâce à la révision du Code pénal de 2022, le renforcement de la participation politique des femmes avec une représentation féminine de 35 % au sein de la législature et la création d'une force de police scientifique pour améliorer les enquêtes criminelles. En outre, la Guinée équatoriale a mis en œuvre un plan national de lutte contre la traite des êtres humains, a lancé un Parlement des enfants et a ratifié la Convention de Mérida contre la corruption. Le pays s'est engagé à améliorer l'accès à l'éducation en offrant un enseignement préscolaire et primaire gratuit et a fait des progrès dans la réforme pénale, notamment en abolissant le travail des enfants. La Guinée équatoriale continue de collaborer avec des partenaires internationaux tels que le PNUD et l'UNICEF et s'engage à respecter ses obligations en matière de droits de l'homme.

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Flag of Ethiopia
Éthiopie

L'Éthiopie a accepté 252 des 316 recommandations, en a accepté 12 en partie et en a pris note de 52. Le pays a donné la priorité aux droits de l'homme par le biais de réformes nationales, en mettant fortement l'accent sur la justice transitionnelle, la consolidation de la paix et la gouvernance. Parmi les initiatives clés, on peut citer l'adoption d'une politique de justice transitionnelle pour traiter les violations passées des droits de l'homme, la mise en œuvre de l'accord de cessation des hostilités et la réintégration des anciens combattants. L'Éthiopie fait également progresser un dialogue national pour résoudre les désaccords politiques et sociaux de longue date. L'éducation, les soins de santé et le développement économique restent des domaines d'action prioritaires, parallèlement à l'engagement de l'Éthiopie à finaliser le troisième plan d'action national pour les droits de l'homme.

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qatar flag
Qatar

Le Qatar a accepté 245 des 317 recommandations et en a noté 72. Parmi les points forts du pays, on peut citer les efforts continus pour renforcer les droits du travail, en particulier pour les travailleurs migrants et domestiques, par le biais de réformes législatives et de la coopération avec l'OIT. Le Qatar a également donné la priorité à l'autonomisation des femmes, en augmentant leur participation à l'éducation, à la vie active et à la diplomatie. Le pays a souligné son engagement en faveur de la protection de la famille, en lançant une Charte de la famille pour renforcer les droits et les responsabilités au sein des ménages. Tout en maintenant la peine de mort pour les crimes graves, le Qatar a réaffirmé son adhésion aux garanties d'un procès équitable. En outre, de nouvelles lois sont en cours de finalisation pour renforcer la protection des enfants et des personnes handicapées. Sur la scène internationale, le Qatar reste actif dans la diplomatie de médiation, l'aide humanitaire et les initiatives de développement durable, en mettant l'accent sur l'éducation, la santé et les secours en cas de catastrophe.

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nicaragua
Nicaragua

La délégation du Nicaragua n'a pas assisté à la séance d'adoption des résultats de l'EPU. Le pays a reçu 279 recommandations. Au cours de la session, le président du Conseil des droits de l'homme a présenté une série de mesures diplomatiques et procédurales visant à encourager le Nicaragua à reprendre sa coopération avec le mécanisme de l'EPU. Le Conseil a demandé au président de prendre les mesures appropriées et de faire rapport à ce sujet lors de la 59e et, si nécessaire, de la 60e session. L'adoption des conclusions de l'EPU du Nicaragua a été reportée à la 60e session, avec la possibilité de reprogrammer si la coopération reprend.

 

Déclaration d'UPR Info lors du débat général :

La déclaration prononcée par UPR Info lors de la 58e session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies souligne la nécessité d'une action plus forte sur le programme Femmes, paix et sécurité (FPS), en particulier à la lumière du 25e anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies. Malgré les progrès réalisés, les femmes et les filles continuent de souffrir de manière disproportionnée dans les conflits, étant confrontées aux déplacements, à la violence sexiste et à un accès limité aux services essentiels. La déclaration appelle à une participation accrue des femmes aux processus de paix, à des dispositions plus fermes en matière d'égalité des sexes dans les accords de paix, à la responsabilisation des auteurs de violences et à un meilleur accès à la justice pour les survivantes. Si les plans d'action nationaux sur les femmes, la paix et la sécurité se sont multipliés, seuls 26 % d'entre eux disposent de budgets dédiés, ce qui souligne la nécessité d'un engagement financier plus important de la part des États membres. Pour lire la déclaration complète, cliquez ici.

 

Bonne Pratique

Côte d'Ivoire

À la suite de l'EPU de novembre 2024, la Côte d'Ivoire a décidé de consulter les parties prenantes nationales avant de déterminer les recommandations à accepter ou à prendre en compte. Un atelier dédié a réuni des représentants du cabinet du Premier ministre, des principaux ministères, du Parlement, des institutions judiciaires, du Conseil national des droits de l'homme, du Barreau et des organisations de la société civile pour examiner les recommandations en détail.
 

Après l'adoption, le gouvernement s'est engagé à diffuser les recommandations acceptées auprès des acteurs publics et privés, y compris le Parlement, les ministères, les groupes professionnels et la société civile. Le Plan national des droits de l'homme sera mis à jour pour intégrer ces recommandations, garantissant ainsi une approche participative de leur mise en œuvre. Un suivi régulier permettra d'évaluer leur impact, avec la participation active de toutes les institutions concernées. La Côte d'Ivoire s'est également engagée à soumettre un rapport intermédiaire sur les progrès réalisés.