Combattre la corruption grâce à l’EPU : perspectives de Madagascar
La corruption continue de constituer un obstacle majeur aux droits humains, à la justice sociale et au développement durable dans le monde entier.
Les initiatives de Transparency International à Madagascar offrent un puissant exemple de la manière dont les organisations de la société civile (OSC) peuvent tirer parti du processus de l’Examen Périodique Universel (EPU) pour plaider en faveur de réformes anti-corruption et protéger les défenseurs des droits humains.
À Madagascar, la corruption affecte presque tous les aspects de la vie publique, érodant la confiance dans les institutions et limitant l’accès aux services essentiels. Transparency International est activement engagée dans la lutte contre la corruption, mais elle a rencontré de nombreux défis, notamment pour protéger les défenseurs des droits humains. Ces individus, souvent en première ligne pour dénoncer la corruption, sont fréquemment ciblés par des actes de harcèlement, d’intimidation et de violence.
Lors du dernier cycle de l’EPU, Transparency International a soumis un rapport détaillant des préoccupations spécifiques en matière de droits humains liées à la corruption, telles que le manque de transparence dans les marchés publics et les protections inadéquates pour les activistes. En participant au processus de l’EPU, ils ont pu attirer l’attention de la communauté internationale sur ces problèmes et encourager les autres États membres de l’ONU à formuler des recommandations ciblées au gouvernement. Ces recommandations visaient à renforcer les lois anti-corruption, à garantir la transparence de la gouvernance et à fournir des protections adéquates aux lanceurs d’alerte et aux activistes. Cet engagement direct dans l’EPU a permis à Transparency International de faire entendre ses préoccupations sur une plateforme mondiale et de créer une pression supplémentaire pour un changement dans le pays.

Les OSC peuvent également tirer parti de l’EPU pour construire des coalitions et mobiliser un soutien local et international. Cela est particulièrement important dans les contextes où les défenseurs des droits humains sont exposés à des risques importants, car cela permet d’amplifier leur voix et d’augmenter leur protection. Lorsque la communauté internationale examine le bilan d’un pays et appelle à des actions concrètes, cela peut renforcer les activistes locaux et leur offrir une couche de sécurité et de légitimité.
Coalition UNCAC
Ce cas de Madagascar a été partagé lors de notre session d’information du 3 octobre, où nous avons collaboré avec la UNCAC Coalition — une association dédiée à la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies contre la corruption. Cet événement en ligne a offert une plateforme pour discuter de stratégies efficaces visant à exploiter les recommandations de l’UNCAC pour renforcer le plaidoyer dans le cadre de l’EPU.
Bonnes Pratiques
L’expérience de Transparency International illustre comment l’EPU peut servir d’outil stratégique de plaidoyer. Pour les OSC, l’EPU est une opportunité précieuse de mettre en lumière les questions de corruption et de pousser pour des réformes significatives. En participant à l’EPU, des organisations comme Transparency International peuvent soumettre des rapports alternatifs, mener des efforts de lobbying et travailler avec d’autres États membres de l’ONU pour proposer et soutenir des recommandations visant à traiter les défis spécifiques liés à la corruption.
Bien que l’EPU soit principalement axé sur les droits humains, il est intrinsèquement lié à des objectifs de développement plus larges, tels que ceux des Objectifs de Développement Durable (ODD). Les efforts anti-corruption sont essentiels pour atteindre des cibles comme la réduction des inégalités, l’amélioration de la gouvernance et la croissance économique durable. En intégrant des mesures anti-corruption dans le processus de l’EPU, les OSC peuvent non seulement promouvoir les droits humains, mais aussi contribuer à des objectifs de développement plus vastes.