Coordonner la mise en œuvre les recommandations de l’EPU du Sénégal
Lors de la 4e Examen Périodique Universel (EPU) du Sénégal, le pays a mis en avant des progrès importants réalisés en matière de droits humains.
Parmi ces progrès figurent la décision de ratifier le Deuxième Protocole Facultatif visant à abolir la peine de mort, ainsi que les efforts visant à améliorer les conditions de détention et à réduire le surpeuplement carcéral par des alternatives à l'incarcération.
En octobre 2024, le Sénégal a adopté un projet de loi pour établir la Commission nationale des droits de l'homme, qui remplace le Comité sénégalais des droits de l'homme.
Le Sénégal a également adopté des stratégies cruciales, telles que la Stratégie nationale d'autonomisation des femmes et des filles (2021–2025) et la Stratégie pour l'élimination des mutilations génitales féminines (2022–2030), accompagnées d'un Plan d'action national (2022–2026).
Ces initiatives visent à promouvoir l'égalité des genres et à fournir un soutien global aux victimes.
Dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l'EPU, il est encouragé que le Sénégal élabore un plan d'action en étroite collaboration avec les parties prenantes, y compris le parlement, le pouvoir judiciaire, les autorités locales, le Comité sénégalais des droits de l'homme et la société civile.
Pour soutenir ce processus, du 5 au 8 novembre 2024, la Commission nationale des droits de l'homme du Sénégal (CNDH-S) et la Rencontre Africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO) ont organisé une série d'activités pour aider le Sénégal à mettre en œuvre et à suivre les recommandations de son quatrième cycle. La série d'activités comprenait un atelier pour les OSC et la CNDH-S sur l'élaboration de stratégies d'action pour la mise en œuvre des recommandations de l'EPU, ainsi qu'un atelier sur les outils et les bonnes pratiques des États dans le suivi et la mise en œuvre des recommandations de l'EPU.
La semaine s'est conclue le 8 novembre par un dialogue multipartite réunissant des représentants des ministères sectoriels, de la société civile et de la CNDH-S. Cette discussion a offert une plateforme pour échanger des perspectives sur la manière de renforcer la coordination et de faire progresser la mise en œuvre des recommandations.
Au cours des échanges, les ministères ont souligné l'importance de désigner des points focaux pour assurer une coordination et une communication efficaces au sein des départements et entre eux. Plusieurs ministères ont également mis en avant la nécessité d'aligner les politiques et actions existantes avec les recommandations de l'EPU, en veillant à ce que les droits humains soient intégrés dans tous les secteurs.
Le Ministère de la Famille et de la Solidarité, par exemple, a insisté sur la valeur de la création d'un plan d'action conjoint pour rationaliser les efforts entre les parties prenantes, notamment en matière de sensibilisation et de campagnes de plaidoyer. Par ailleurs, des ministères tels que ceux de l'Énergie et de l'Industrie ont souligné le potentiel d'intégration des droits humains dans les cadres de responsabilité sociétale des entreprises et les stratégies sectorielles spécifiques, y compris dans les industries minières et commerciales.
Un autre thème récurrent a été la nécessité de renforcer les capacités et de sensibiliser le personnel ministériel. Les représentants ont noté que fournir des outils et des connaissances aux points focaux et aux responsables départementaux est essentiel pour un suivi et une mise en œuvre efficaces.
La discussion a mis en lumière un engagement commun de tous les ministères à adopter une approche plus proactive, inclusive et coordonnée pour répondre aux défis des droits humains au Sénégal, démontrant une volonté collective de transformer les recommandations de l'EPU en progrès tangibles pour le pays.