23/07/2024

EPU: Favoriser le changement grâce à la coopération technique

Lors de la 56ème session du Conseil des droits de l'homme, UPR Info a participé à la table ronde thématique annuelle sur la coopération technique et le renforcement des capacités. 

Cette année, l'accent a été mis sur l'amélioration de la coopération technique et le renforcement des capacités dans la mise en œuvre des recommandations de l'Examen Périodique Universel (EPU). La table ronde a permis de réfléchir aux activités, aux bonnes pratiques, aux défis et aux enseignements tirés de la coopération entre les États, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH), les agences de l'ONU et d'autres parties prenantes, telles que UPR Info, afin de soutenir les efforts des États pour mettre en œuvre les recommandations de l'EPU.

« Depuis sa création, l'EPU a évolué pour devenir un mécanisme solide travaillant en complémentarité avec d'autres mécanismes des droits de l'homme des Nations unies, comme le montrent de plus en plus les examens et les bonnes pratiques documentées », a déclaré M. Mahamane Cissé-Gouro, directeur de la division du Conseil des droits de l'homme et du mécanisme des traités.

Les recommandations de l'EPU ne suffisent pas. Comme l'a souligné M. Mahamane Cissé-Gouro dans son discours d'ouverture, elles prennent tout leur sens lorsqu'elles se traduisent par des actions et des améliorations tangibles sur le terrain, offrant aux États un cadre accessible, adapté et renforçant les objectifs de développement durable (ODD). De l'abolition de la peine de mort en Sierra Leone et au Ghana à l'adoption d'un projet de loi sur la prévention de la violence domestique à Malte, en passant par des amendements constitutionnels à Tuvalu pour interdire la discrimination, ce ne sont là que quelques exemples de la manière dont les recommandations de l'EPU ont concrètement amélioré la situation des droits humains  sur le terrain.

Pour garantir des changements transformateurs sur le terrain, Mona M'Bikay, directrice exécutive d'UPR Info, a identifié trois facteurs essentiels : le financement durable, le renforcement des capacités et les partenariats. Elle a souligné le rôle crucial du financement durable dans le domaine des droits humains, notant que seule une petite partie de l'aide publique au développement (APD) est spécifiquement allouée dans ce domaine. Mona M'Bikay a cité des exemples où le soutien financier a conduit à des améliorations tangibles en matière de droits humains : en République démocratique du Congo, le soutien canadien a contribué à mettre fin au mariage des enfants ; et en Côte d'Ivoire, un projet soutenu par UPR Info a fait progresser les droits des personnes handicapées grâce à des changements législatifs significatifs et à une participation politique accrue.

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La directrice d'UPR Info a également souligné l'importance du renforcement des capacités, du partage des connaissances et des partenariats dans la mise en œuvre des recommandations de l'EPU. Au Maroc, le Mécanismes nationaux de mise en œuvre, d'établissement de rapports et de suivi (NMIRF) a formé des représentants du gouvernement local au processus de l'EPU, améliorant ainsi leur capacité à intégrer les recommandations de l'EPU et à agir en conséquence. L'efficacité du dialogue et de la coopération a été illustrée par plusieurs bonnes pratiques développées par des États membres : les efforts de la Belgique en RDC, où un groupe d'ambassades spécialisé dans les droits humains a facilité les consultations entre le gouvernement, les parlementaires, l'INDH et les OSC, ce qui a permis d'établir une feuille de route pour la mise en œuvre des recommandations de l'EPU ; et l'intégration par la France d'une approche fondée sur les droits humains dans sa stratégie de développement.

Pour optimiser le potentiel de l'EPU dans son quatrième cycle et renforcer les droits humains, il est nécessaire d'augmenter le financement des droits humains aux niveaux international et national, de renforcer la capacité des acteurs nationaux et des organes de l'État à prévenir les violations, et de favoriser le dialogue et la coopération entre l'État examiné, les États Membres et les acteurs nationaux afin de créer des sociétés plus inclusives qui respectent les droits humains.

 

Comment les agences de l'ONU soutiennent-elles la mise en œuvre des recommandations de l'EPU?

Adriana Quinones, représentant ONU Femmes, a souligné le rôle de l'EPU dans la promotion de l'égalité des sexes et le rôle de l'agence dans le soutien aux processus nationaux en encourageant la participation de la société civile à l'EPU et en soutenant les gouvernements dans ce domaine. En Ukraine, ONU Femmes a travaillé avec le gouvernement et le parlement pour lutter contre la discrimination intersectionnelle à l'encontre des femmes et des filles roms. En s'appuyant sur les recommandations de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), du Comité pour l'élimination de la discrimination raciale (CERD) et de l'EPU, ils ont identifié des actions visant à améliorer l'accès à l'éducation, les perspectives d'emploi et la participation à la prise de décision des femmes roms, contribuant ainsi à l'ODD n° 5. En Colombie, ONU Femmes a suivi les développements législatifs et analysé les initiatives parlementaires afin d'encourager l'adoption ou la modification de la législation conformément aux recommandations de l'EPU. L'organisation a produit un bulletin d'alertes législatives sur les initiatives ayant un impact sur les droits des femmes, soutenant ainsi la mise en œuvre de ces recommandations.

Voir l'intervention d'UPR Info au point 10 :

More Needs To Be Done to Translate Universal Periodic Review Recommendations Into Action | HRC56

"Profitons des atouts de l'EPU, un mécanisme qui aborde un large éventail de questions relatives aux droits humains. L'EPU a le potentiel de prévenir et de répondre aux violations des droits de l'homme, de construire des sociétés inclusives basées sur l'État de droit et de renforcer les systèmes nationaux de protection des droits humains », a conclu Mona M'Bikay.