Réflexion sur l'avenir des Nations Unies
En janvier, UPR Info a eu l'occasion d'assister à la conférence « In Conversation with the Experts: The future of the United Nations », organisée par l'université de Birmingham (BCU).
Bien que l'événement ait eu lieu il y a quelques mois, nous sommes ravis de partager les principales conclusions maintenant que les discussions sont accessibles au public sur le site Web de la BCU. Alors que des défis mondiaux tels que les conflits armés, le recul de la démocratie et la dégradation de l'environnement continuent de menacer l'humanité, les enseignements de la conférence restent cruciaux et pertinents.
Alors que la communauté internationale est aux prises avec des problèmes complexes, l'avenir des Nations Unies (ONU) se trouve à la croisée des chemins. La nécessité de réformer le système des Nations Unies est apparue comme un thème central de la conférence. Il est apparu clairement que l'ONU doit être habilitée à relever ces défis plus efficacement, en renforçant sa capacité à tenir les gouvernements responsables et à répondre à l'évolution rapide du paysage mondial.
En plus des discussions, l'événement a marqué le lancement de la première société étudiante des Nations Unies de la BCU, une initiative passionnante visant à inciter les étudiants à s'engager en faveur des principes fondamentaux de l'ONU et à s'informer sur les droits de l'homme, tant sur le campus qu'en dehors.

La conférence a réuni des intervenants influents, dont Son Excellence le Dr Fatou Bensouda, Haut-Commissaire gambienne et ancienne Procureure de la Cour pénale internationale, ainsi que des experts tels que M. Gianni Magazzeni, ancien chef de la branche EPU au HCDH, Mme Barbara Fontana, Conseillère et Chef de l'équipe des droits de l'homme à la Mission permanente de la Suisse auprès de l'ONU, Mme Nicoletta Zappile, directrice adjointe d'UPR Info, Mme Francesca Restifo, avocate spécialisée dans les droits de l'homme et représentante de l'ONU auprès de l'Institut des droits de l'homme de l'Association internationale du barreau (IBAHRI), et M. Imri Shattner-Ornan, ancien consultant chez Médecins Sans Frontières.
Les discussions ont commencé par des réflexions sur le Pacte pour l'avenir, un cadre conçu pour renforcer la coopération multilatérale et préserver les besoins des générations actuelles et futures. La conversation s'est ensuite concentrée sur les revers dans la progression des Objectifs de développement durable (ODD), l'efficacité du processus de l'EPU et la nécessité d'une collaboration plus large entre les institutions et les mécanismes des Nations unies.
L'un des points forts de la conférence a été l'accent mis sur le rôle de l'Examen périodique universel (EPU) dans la préservation du multilatéralisme et la garantie que les droits de humains restent au cœur du futur cadre des Nations unies. Gianni Magazzeni a souligné que l'EPU est le meilleur outil pour réaliser les objectifs de la Charte des Nations unies tout en assurant la paix, la sécurité et la réalisation des ODD. « L'EPU, avec son bilan régulier de la situation des droits humains dans chaque État, fournit une feuille de route claire pour améliorer le respect des obligations internationales en matière de droits humains », a expliqué M. Magazzeni.
M. Magazzeni a également proposé d'intégrer les recommandations de l'EPU dans la planification et la programmation des Nations unies. Par exemple, l'intégration des recommandations de l'UNICEF sur les droits de l'enfant et de l'ONU Femmes sur l'égalité des sexes pourrait contribuer à la réalisation des ODD dans une perspective de droits humains. Il a en outre suggéré que les pays donateurs du groupe OCDE-CAD donnent la priorité au soutien des recommandations de l'EPU dans les États qu'ils aident. Il a également souligné l'importance de la complémentarité entre les mécanismes des droits humains, exhortant les États à utiliser l'EPU comme point d'entrée principal pour réformer les lois et les pratiques au niveau national.
"Les États doivent mettre fin à la compartimentation entre les acteurs des droits de l'homme et du développement, en obtenant les ressources nécessaires pour mettre en œuvre les recommandations acceptées" , a noté M. Magazzeni.
UPR Info a souligné l'importance de la participation de la société civile au processus de l'EPU, en particulier dans un contexte où l'espace civique est de plus en plus restreint. L'approche inclusive de l'EPU garantit qu'un large éventail de parties prenantes, y compris les organisations de la société civile, les institutions nationales des droits de l'homme (INDH) et les défenseurs des droits de l'homme, peuvent contribuer au processus.
Par leurs contributions, les organisations de la société civile peuvent sensibiliser aux défis en matière de droits humains et proposer des recommandations à leurs gouvernements. « Chacun, en fonction de son rôle dans la société, a à la fois la possibilité et la responsabilité de participer à l'EPU », a déclaré Mme Nicoletta Zappile.
Cependant, le rétrécissement de l'espace civique reste un défi important. Les défenseurs des droits humains sont souvent victimes de harcèlement en ligne, de menaces et d'agressions physiques. Les groupes anti-droits gagnent du terrain et l'on observe des tendances inquiétantes d'autocensure chez les militants par crainte de représailles. Malgré ces difficultés, le processus de l'EPU reste un outil essentiel pour responsabiliser les États et garantir que les droits de humains soient prioritaires.
Alors que le monde est confronté à des problèmes urgents, il est clair qu'une approche solide et axée sur les droits humains est plus essentielle que jamais.
À l'avenir, nous devons nous souvenir des derniers mots de Batuda :
« L'histoire n'est pas façonnée par les complaisants, mais par les courageux. Elle est façonnée par ceux qui refusent d'accepter le statu quo, qui osent imaginer un monde meilleur et qui travaillent sans relâche pour donner vie à cette vision. »
Les outils sont entre nos mains, utilisons-les avec sagesse et audace.
Pour plus d'informations sur la conférence et pour accéder à l'intégralité des discussions, consultez les documents publiés sur le site Web de la BCU.