Réunions post-EPU : un aperçu de l'expérience de l'Ouzbékistan
Cet article est un article d'opinion de Gianni Magazzeni, membre du comité d' UPR Info et ancien chef de la branche EPU au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, soulignant le rôle crucial des réunions post-EPU dans l'amélioration de la mise en œuvre des recommandations en matière de droits humains, en mettant l'accent sur l'expérience de l'Ouzbékistan.
Conformément à son nouveau Plan Stratégique 2022-2027, UPR Info a commencé des réunions post-adoption des résultats, à la demande des États, pour faciliter des conversations ciblées entre les Mécanismes nationaux de mise en œuvre, d'établissement de rapports et de suivi (MNIRFs), les États Membres, les acteurs des droits humains et du développement, le Système des Nations Unies et les OSC, afin d'assurer une meilleure mise en œuvre des recommandations acceptées.
L'exemple de l'Ouzbékistan est le premier d'une série de réunions post-adoption du mécanisme EPU engageant de manière constructive les acteurs des droits humains et du développement en soutien à la mise en œuvre, permettant ainsi au mécanisme EPU de répondre aux attentes et à la vision des fondateurs du Conseil des droits de l'homme (CDH) pour améliorer les droits humains sur le terrain.
La mise en œuvre nationale des recommandations des mécanismes de droits humains est en effet cruciale pour l'intégrité et l'efficacité du système des droits humains, plus de 75 ans après l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme et bien engagée dans le 4e cycle de l'EPU. Quelques jours après l'adoption des résultats de son 4e cycle de l'APR au CDH, l'Ouzbékistan a présenté à la communauté internationale et au Système des Nations Unies, dans son ensemble, des programmes et des activités prévus pour les 4 à 5 prochaines années afin de mettre en œuvre les recommandations acceptées de l'EPU. On espère que d'autres États suivront ce modèle de mise en œuvre et que de telles réunions faciliteront les plans de mise en œuvre nationale ainsi que la fourniture du soutien financier ou technique nécessaire de la part des États recommandants et de l'ensemble du Système des Nations Unies - sous la direction du Coordonnateur Résident.

L’EPU est clairement le meilleur outil pour domesticiser les normes relatives aux droits humains. En effet, ce mécanisme se réfère aux observations finales des organes de traité des droits humains, aux conseils des titulaires de mandats des procédures spéciales, aux contributions du Système des Nations Unies, aux présences sur le terrain du HCDH, aux mécanismes régionaux de droits humains, aux INDH, et aux ONG. Ainsi, les recommandations de l'EPU fournissent une feuille de route détaillée sur ce que l'État examiné doit faire pour améliorer son système national de protection des droits humains.
Contrairement à d'autres mécanismes de droits humains, à un niveau d'expertise, l'APR offre aux États l'opportunité de considérer chaque recommandation reçue et de s'engager dans de larges consultations avec le Parlement, le pouvoir judiciaire, les gouvernements locaux et régionaux (GLRs) ainsi que les acteurs nationaux. Cela se fait souvent au sein des MNIRFs, dirigés par un ministre, ce qui aboutit à des décisions souveraines sur les recommandations acceptées par les États lors des adoptions de l'EPU par le CDH, 3 à 4 mois après chaque examen.
Les recommandations acceptées de l'EPU créent des points d'entrée pour l'action afin d'augmenter la conformité avec les obligations internationales en matière de droits humains, d'améliorer l'État de droit, de progresser sur l'égalité et la non-discrimination, ainsi que sur tous les droits économiques, sociaux et culturels, menant à une plus grande protection de tous les droits humains, y compris le droit international humanitaire dans les pays en conflit ou post-conflit.
L'EPU est également le meilleur outil pour promouvoir les droits humains dans le cadre du développement. Dans ses remarques d'ouverture lors de l'événement parallèle du CDH 55 axé sur l'Ouzbékistan, le Président du CDH, l'Ambassadeur Omar Zniber, a rappelé, entre autres, que Mme Amina Mohammed, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, lors du CDH 52 l'année dernière, a souligné que l'EPU était l'un des instruments les plus percutants de l'Organisation pour promouvoir les droits humains dans le cadre du développement, tout en mettant également en avant la disponibilité du système de développement des Nations Unies pour soutenir la mise en œuvre des recommandations de l'EPU.
Il est clairement nécessaire de faciliter le dialogue constructif entre les MNIRFs, les États membres et les acteurs du développement pour identifier l'expertise ou les fonds qui pourraient être mis à disposition des pays, à leur demande et avec leur consentement, afin d'assurer des progrès vers les recommandations fondamentales acceptées de l'EPU. Soutenir la mise en œuvre de ces recommandations ferait grandement avancer les droits humains, créerait des sociétés plus résilientes et garantirait le succès et la durabilité des ODD.
Travailler ensemble pour mettre en œuvre les recommandations de l'EPU en favorisant la collaboration entre les États, les GLR, les INDH, la société civile, le milieu universitaire et les organisations régionales, tout en tenant pleinement compte des Orientations Pratiques de l'EPU pour les Chefs de Bureau des Nations Unies et du Répertoire des Bonnes Pratiques de l'UNDP/OHCHR/DCO en matière d'EPU, est en adéquation avec les objectifs contenus dans l'Appel à l'Action pour les Droits Humains du Secrétaire général et notre Agenda Commun.